Ce qu'il faut savoir avant de fabriquer son propre gel hydroalcoolique
La majorité des gens sont de plus inquiets de la propagation du COVID-19.
L'épidémie de coronavirus a eu pour effet de voir des milliers de personnes se précipiter dans les magasins pour faire des réserves. C'est ainsi que certains produits de première nécessité comme l'eau, le papier toilette et les denrées non périssables (les pâtes) sont désormais en rupture de stock.
Un autre article populaire qui disparaît des rayons des magasins ? Le gel hydro alcoolique plus connu sous le nom de désinfectant pour les mains.
Même les grandes plateformes comme Amazon ont du mal à remplir les stocks. Plusieurs autres vendeurs proposent leurs propres marques de désinfectants pour les mains sous de gel ou de spray, mais les produits sont de plus en plus difficiles à trouver quand ils ne sont pas déjà complètement épuisés.
Vous pensez peut-être que vous allez pouvoir vous débrouiller par vous-même et en fabriquer tout seul, après tout il ne s'agit en fait que d'alcool, n'est-ce pas ? Mais en réalité cela s'avère être un peu plus compliqué que cela.
Nous avons parcouru des documents rédigés par plusieurs experts qui nous ont donné des indications sur les mesures de précaution à prendre, sur la manière de se protéger et de protéger les autres contre le virus, et sur la meilleure façon de fabriquer chez soi son propre désinfectant pour les mains avec des ingrédients que l'on possède peut-être déjà.
La première chose à savoir est que la meilleure façon de garder ses mains propres est de les laver à l'eau et au savon, pendant au moins 20 secondes.
L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a publié sur son site web des recommandations pour se laver des mains, en complément plus des meilleures pratiques en matière d'utilisation de désinfectant pour les mains.
L'OMS souligne aussi que si "les désinfectants à base d'alcool peuvent rapidement réduire le nombre de microbes sur les mains dans certaines situations", ils ne se débarrassent pas de tous les types de germes.
En outre, si vous envisagez de fabriquer votre propre désinfectant pour les mains, n'oubliez pas que vos ingrédients doivent être mesurés avec précision pour que le produit soit efficace. Sinon, vous risquez de faire plus de mal que de bien.
Carl Fichtenbaum, spécialiste des maladies infectieuses, a récemment déclaré à propos du désinfectant pour les mains à faire soi-même, "ce n'est pas une mauvaise idée". Il souligne également l'importance de la mesure des ingrédients pour garantir l'efficacité de la préparation.
"Si vous pouvez fabriquer un désinfectant avec la teneur appropriée en alcool isopropylique ou en éthanol (au moins 60 %) il a de bonnes chances de fonctionner", explique M. Fichtenbaum.
À propos du lavage des mains
Se laver les mains peut sembler être assez une chose élémentaire : se mouiller les mains, appliquer du savon, faire mousser, rincer. Pourtant, il existe un protocole pour les techniques de lavage des mains : 20 secondes minimum, entre tous les doigts, sur le dos des mains et sous les ongles.
Si vous vous posez la question, sachez que la température de l'eau lors du lavage des mains "n'a pas d'impact sur l'efficacité de l'élimination des microbes".
La deuxième chose que vous devez savoir est qu'il est généralement recommandé d'utiliser un désinfectant pour les mains au lieu de se laver les mains dans les endroits où le lavage traditionnel des mains est pratiquement impossible, c'est-à-dire les endroits où l'eau peut être rare.
Par exemple, l'OMS a créé un guide des "formules de lavage des mains" pour aider les communautés qui n'ont pas la capacité de mettre en œuvre des techniques de lavage des mains appropriées..
Le "composant clé des désinfectants pour les mains" est soit l'éthanol (l'ingrédient le plus courant des boissons alcoolisées), soit l'isopropanol (alcool à friction). Ces alcools sont généralement épaissis par une sorte de polymère acrylique tel que le Carbomer (un groupe de polymères fabriqués à partir d'acide acrylique). Vous n'aurez probablement pas accès facilement au Carbomer, nous vous suggérons donc d'utiliser du glycérol comme substitut.
Ce dont vous avez besoin pour fabriquer un litre de gel
1 - Les ingrédients
- 833 mL d’alcool ménager 96% ou 90%,
- 42 mL de peroxyde d’hydrogène 3% aussi appelé eau oxygénée disponible en pharmacie,
- 15 mL de glycérol 98% ou glycérine aussi en vente en pharmacie.
2 - Le matériel
- Un bol à mélanger
- Un ustensile de mélange
- Un entonnoir propre
- Une bouteille bien lavée et séchée avec un couvercle hermétique ou une pompe pour stocker le désinfectant
Il ne vous reste plus qu'à mélanger les ingrédients, à les verser dans la bouteille que vous avez mise de côté et à les utiliser à votre guise. À cette préparation doit être rajoutée de l’eau bouillie refroidie ou de l’eau distillée jusqu’à obtenir un litre de solution.
La solution doit-être placée en quarantaine pendant 72 heures, délai nécessaire pour que les spores bactériennes potentiellement présentes dans l’alcool ou dans les flacons soient détruites.
N'oubliez pas que le désinfectant contient des ingrédients qui sont nocifs s'ils sont ingérés - assurez-vous que le vôtre se trouve dans un récipient fermé hermétiquement, clairement étiqueté, et hors de portée des enfants.
Mesures préventives
Afin de réduire le risque de contracter la COVID-19, des spécialistes conseillent d'envisager un humidificateur en plus de la pratique d'une bonne hygiène.
COVID-19 peut survivre dans l'environnement avec un taux d'humidité compris entre 20 et 40 %. Lorsque l'humidité se situe entre 60 et 80 %, le virus a du mal à survivre. Les coronavirus, en général, ne survivent pas bien avec un taux d'humidité supérieur à 40 %, c'est pourquoi il est suggéré d'utiliser un humidificateur, même si celui-ci ne fonctionne que dans un espace réduit.
Ces spécialistes indiquent qu'il y a d'autres précautions à prendre, notamment pour éviter la panique. Il note également que le lavage fréquent des mains, "surtout après avoir éternué ou toussé" peut aider à minimiser la propagation.
Gardez des mouchoirs en papier autour de vous et utilisez-les pour arrêter la propagation des gouttelettes provenant de la toux et des éternuements dans une pièce. Si vous êtes malade, vous devriez rester à la maison. Si vous êtes en mesure de travailler à la maison, faites-le. Si vous avez été malade et que vous retournez au travail, veillez à essuyer avec soin les appareils et les espaces communs tels que les téléphones, les robinets et les poignées de porte.
L'approche communautaire.
Lorsqu'il s'agit de prendre en compte les populations les plus à risque comme celles qui sont immunodépressives, qui souffrent de maladies cardiaques ou pulmonaires ou qui ont plus de 60 ans, les restrictions de déplacement peuvent apparaite comme un inconvénient mais c'e est à ce jour la meilleure solution pour se protéger.
Si vous êtes jeune et en bonne santé, vous ne craignez peut-être pas autant de contracter la COVID-19, mais il est possible que vous la transmettiez à quelques autres personnes qui pourraient être plus à risque. C'est à chacun d'entre nous de faire partie de la solution communautaire.